Mutualisations de forces vives
Initialement, le projet Mutualisons ! Samen Bouwen a proposé au comité de pilotage de développer les bases d’une coopérative intégrale bruxelloise dont la mutualisation des forces vives serait un des axes. Suite à ce comité, le projet s’oriente plutôt vers un cadre de coopération systémique et systématique.
Il existe différentes manières de partager et ainsi de mutualiser des forces vives. Deux pistes ont été explorées dans le cadre de Mutualisons: un système d'échange et un groupement d'employeur.
Groupement d’employeurs
Le groupement d’employeurs est un dispositif de mutualisation des ressources humaines entre plusieurs entreprises qui se partagent les temps de travail et les coûts inhérents à la mise au travail et à la formation de ces travailleurs. Un tel dispositif offre la possibilité aux entreprises qui ne disposent pas de moyens financiers suffisants pour occuper un ou plusieurs travailleurs à temps plein et/ou qui n'en éprouvent pas le besoin, de partager ces travailleurs entre elles. Les entreprises membres d'un groupement d'employeurs peuvent, entre autres, utiliser les travailleurs :
- pour des tâches déterminées, par ex. dans le domaine administratif ou informatique, qui ne nécessitent pas un collaborateur à temps plein ;
- pour des périodes déterminées, par ex. en cas de travail saisonnier ;
- pour absorber des surcharges de travail imprévues et/ou temporaires.
Par ailleurs, les groupements d'employeurs peuvent bénéficier de certaines primes et réductions de cotisations sociales, lorsqu'ils engagent du personnel .
Le système des groupements d’employeurs est une dérogation (comme l’intérim) à la loi belge qui interdit la mise à disposition des travailleurs.
Système d'échange entre alternatives
Plusieurs alternatives ont éprouvé le besoin de créer un cadre de coopération construit autour d'un système d'échange - appelé SEM (système d'échange Mycelium, car Mycelium était au coeur de la création du système).
Un système d'échange qui n'utilise pas d'euro peut prendre une multitude de formes. Il peut s'agit d'une monnaie basée sur une monnaie fiduciaire (comme beaucoup de monnaies locales), sur des actifs tangibles ou sur du temps (c'est le cas des systèmes d'échanges locaux entre particuliers).
Ces systèmes ont pour mission commune de tisser des réseaux limités à des membres qui respectent certaines valeurs ou qui souhaitent remplir des objectifs communs. Dans le cas d'un système d'échange entre alternatives, l'objectif était de créer un système d'entraide mutuelle afin de partager des ressources (principalement humaines mais aussi physiques) afin de réduire les fragilités de certaines alternatives de l'écosystème.
La "Note sur les forces vives et le groupement d’employeurs" (p. 6) en annexe du Cahier de synthèse 2 vous donnera davantage d'infos :
- A quels besoins répond un groupement d’employeurs en Région Bruxelles Capitale ?
- La constitution d’un groupement d’employeurs
- Avantages d’un groupement d’employeurs
- Points d’attention
- Exemples de Groupements d’employeurs ou assimilés existants en Belgique
Quelle intégration dans le projet Mutualisons ! Samen Bouwen ?
Groupement d'employeur
Dans le cadre de la réflexion menée par Mutualisons lors de la 1ère période du projet sur la mise en place d’une coopérative intégrale, nous avions imaginé que le groupement d’employeur jouerait un rôle d’outil légal pour une série de travailleurs souhaitant contribuer à la coopérative sans avoir un statut d’indépendants. En effet, il avait été diagnostiqué que certaines fonctions pourraient être mutualisées par des alternatives (administration, comptabilité, etc.) parce que beaucoup de travailleurs dans des alternatives passent du temps à remplir ces tâches au lieu de le consacrer à leur mission sociale.
Peu d’organisations ont marqué un intérêt pour la mise en place d’un groupement d’employeurs. Seule l’asbl Co-Labs nous a contacté face à un besoin d’avoir une ressource humaine « graphiste » qu’ils pourraient mutualiser avec une ou plusieurs autres organisations.
L’asbl nous a réuni avec d’autres organisations connaisseuses du sujet et étant donné que la demande de ressource humaine était limitée dans le temps (4 mois), la mise en place d’un groupement d’employeur a semblé beaucoup trop compliquée pour répondre à ce besoin.
Il apparaît qu’un groupement d’employeur se construit plus facilement lorsqu’il y a des financements stables et structurels.
L’expérimentation d’un tel mécanisme aurait certainement plus de sens auprès d’acteurs déjà bien ancrés et institutionnalisés dans le paysage bruxellois. Malgré tout, il n’est pas impossible que l’idée d’un groupement d’employeurs resurgisse dans l’un des living labs « lieu » dans la mesure où il est probable que certaines missions soient répliquées dans chacune des organisations qui mutualisent un lieu et qu’il soit jugé plus « efficace » d’affecter cette mission à une seule et même personne.
Système d'échange - SEM
Le projet Mutualisons a travaillé avec le SEM dès sa constitution au mois de juillet 2018. Un groupe porteur avait été mis en place avec le collectif Mycélium, le Réseau des Consommateurs Responsables, Communa, Cobea, Make It Sound, l’asbl Empreintes, Collectiva, Financité et le Réseau Transition durant l’été 2018.
Mutualisons a continué d’accompagner le groupe porteur du SEM dans la mesure où il s’agissait de plusieurs alternatives qui avait décidé de coopérer en mettant en commun des ressources : humaines principalement, mais aussi physiques plus ponctuellement.
Le groupe porteur s’était organisé en deux groupes : le cercle coeur et le cercle prototype.
Suite au comité de suivi avec Innoviris du mois de janvier 2019, nous nous sommes conformés à la demande d’Innoviris et nous avons cessé d’accompagner le SEM comme un « living lab » du projet Mutualisons.