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mutualisation de lieux physiques

Mutualisation de lieux physiques

Afin d’explorer le(s) lien(s) de causalité potentiels entre la coopération autour d’un « lieu physique » et la mise à l’échelle des acteurs qui participent à cette coopération, nous avons mis en oeuvre trois ensembles d’activités de recherche. Ces trois ensembles ont été co-créés en interactions les uns avec les autres. Tous trois ont mobilisé des méthodes et approches distinctes. Ils permettent néanmoins, chacun à leur façon, d’identifier des apprentissages et des connaissances liées au traitement de nos questions de recherche.

 

Lieu fédérateur

Il s’est construit et développé à partir du constat que nous avions dressé durant les neuf premiers mois de la recherche. Il vise à penser et expérimenter la co-construction d’un lieu commun aux alternatives bruxelloises dans leur ensemble, qui jouerait le rôle de vitrine et catalyseur de leurs projets de société alternatifs. Ce premier projet, ambitieux, a subi des évolutions au cours des neuf derniers mois.

 

Les co-chercheurs

Ce living lab, enclenché en septembre-octobre 2018, était composé d’un groupe pilote rassemblant Mutualisons (Financité, principalement ; IGEAT en soutien), Bral et Communa.

BRAL est un mouvement urbain qui se bat pour un Bruxelles durable (ville respectueuse de l'environnement, financièrement accessible et solidaire) avec ses membres et partenaires. Son mode d’action passe un travail de pression du soutien aux initiatives citoyennes et du conseil aux autorités. Les thématiques prioritaires sont une meilleure qualité de l'air, une économie à la fois verte et sociale et un développement urbain efficace et participatif.

Communa est une asbl qui occupe des bâtiments vides de la région bruxelloise pour servir de terreau pour l’éclosion d’une transition vers une ville mixte, décarbonée et solidaire. L’asbl a l’espoir que le déploiement d’usages transitoires préfigurera les aménagements et que le réseau d’alternatives hébergé par Communa se pérennisera dans la ville pour que les pratiques éphémères s’ancrent dans le durable.

Ces deux organisations sont structurées en asbl et alors que Communa est assez récente (2013), le Bral existe depuis 1974.

Ce groupe pilote a élargi la co-création à différents moments, en impliquant un public plus large composé d’une grande diversité d’initiatives bruxelloises .

 

Les méthodologies mobilisées

Co-création restreinte : planification collective, design collectif des ateliers, décisions par consentement, etc.

Ateliers de co-création élargie : forums ouverts, world café.

Diagnostics : questionnaires qualitatif/quantitatif en ligne

 

Apprentissages

Difficile convergence des intérêts, alignement sur les intentions.

Public cible très large : difficultés à l’intéressement et l’inclusion.

Temps nécessaire pour lui donner une forme aboutie correspondant à l’ambition initiale.

 

Bota75

Les apprentissages et les réflexions qui ont accompagné l’expérimentation de ce living lab #1 ont mené à la mise sur pieds d’un second ensemble d’activités, davantage recentré sur l’expérience et la mise à l’échelle des membres du consortium. En particulier, est apparue la question liée au lieu qu’occupe Financité (le « Bota 75 ») et aux faibles coopérations que ce lieu partagé en copropriété génère entre ses copropriétaires à l’heure actuelle. Nous avons donc saisi l’opportunité de traiter de façon un peu différente la question de recherche, en instituant le living lab « Bota 75 ».

 

Les co-chercheurs

Ce living lab, enclenché en mars 2019, était composé d’un groupe pilote rassemblant actuellement Mutualisons (Financité, principalement ; IGEAT en soutien).

Les occupants du Bota75 sont soit co-propriétaires (Médecins du Monde, Vluchtelingenwerk, SAW-B et Financité), soit locataire (NewB).

Notons que Médecins du Monde, NewB et Financité représentent les ¾ du bâtiment.

 

Les méthodologies mobilisées

De nombreuses rencontres bilatérales ont précédé la constitution du living lab.

Une fois constitué, le living lab avait vocation, via des ateliers et des groupes de travail, à élaborer et tester différentes formes de collaborations (simple, renforcée ou stratégique).

Les méthodes de mesure exactes des impacts des différentes mesures n’ont pas été définies (notamment car elles dépendaient des mesures retenues)

 

Apprentissages

  • la méthode de constitution d’un living lab découle de choix réfléchis mais arbitraires
  •  nous disposons déjà d’éléments pour confirmer l’hypothèse selon laquelle des collaborations au sein d’un lieu mutualisé ne sont pas automatiques mais pourraient être déclenchées par des mesures peu coûteuses
  • la collaboration a un coût immédiat et un bénéfice incertain, ce qui a trois conséquences : un financement extérieur peut faciliter grandement l’étude de collaborations possibles, si on est dans une situation précaire, on peut ne pas se permettre d’étudier des collaborations (même si celles-ci pourraient réduire lesdites fragilités) ET la collaboration pourrait découler de la mise à l’échelle (et non l’inverse).

 

Etude de lieux inspirants

Enfin, à l’interface de ces deux livings labs, nous avons choisi, afin de répondre aux recommandations reçues suite au premier comité de suivi du projet, de mettre en oeuvre un état de l’art co-créé, lié à la coopération/mutualisation autour d’un lieu physique.

En effet, la mutualisation de ce type de ressource n’est pas une idée réellement neuve, même si de notre point de vue, elle n’a jamais vraiment été abordée sous l’angle spécifique de la mise à l’échelle. Ainsi, il nous semblait nécessaire de lister et rencontrer ce type de lieux à Bruxelles (« Lieux inspirants »), mais aussi potentiellement ailleurs en Belgique ou en Europe, afin de :

 

  •  nourrir des idées d’expérimentations au sein des deux livings labs ;
  •  récolter des informations sur les défis et solutions liés aux processus de construction d’une mutualisation de lieux physiques et sur les questions d’identités et de valeurs inhérentes à la gestion commune d’une telle ressource ;
  • évaluer si ces lieux ont réellement contribué à augmenter l’impact de leurs occupants et, le cas échéant, comprendre à quelles conditions.

 

Questions et réflexions

Ce cheminement général nous a aidés à affiner ensemble les sous-questions de recherche liées à la coopération autour d’un lieu physique. Ces questions sont énoncées comme suit :

  • dans quelle mesure la coopération autour d’un lieu permet-elle l’augmentation de l’impact ou la réduction des fragilités des alternatives bruxelloises qui y prennent part ?
  • la mutualisation d’un lieu entraîne-t-elle automatiquement d’autres formes de coopération ? Si oui, à quelles conditions ? Si non, que faut-il pour enclencher ces autres formes de coopération ?

 

Ces questions sont traitées dans chacun des trois ensembles d’activités de recherche, avec des publics de co-chercheurs et des méthodes distinctes, que nous décrivons pour chacun d’eux dans les sections qui suivent. Nous faisons également, pour chacun d’eux, une synthèse des apprentissages tirés des neufs derniers mois. La mutualisation d’un lieu entraîne-t-elle automatiquement d’autres formes de coopération ? Si oui, à quelles conditions ? Si non, que faut-il pour enclencher ces autres formes de coopération ?

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